Formation d’orthophoniste : Informations & Conseils
Orthophoniste est bien plus qu’un métier, il s’agit réellement une vocation. Venir en aide à des gens de tout âges, pour leur apprendre ou leur réapprendre à communiquer, est un travail prenant, parfois fatiguant, mais vraiment valorisant.
Sur ce site, je vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur ce beau métier, et je vous explique notamment comment devenir orthophoniste.
Du passage du concours à la formation, en passant par le financement, je vous dis tout.
Le métier d’orthophoniste
L’orthophoniste est un professionnel de la santé, qui est prescrit à la suite d’une détection d’un trouble de la communication par un médecin traitant.
Son rôle consiste donc en l’éducation ou la rééducation d’un patient.
Même si la plupart des patients seront des enfants, certains très jeunes ayant du retard sur le langage, et d’autres plus âgés souffrant de bégaiement ou de dyslexie, l’orthophoniste vient en aide à toutes les générations.
Ainsi, il rencontre des adultes ayant subi une trachéotomie, mais également des personnes bien plus âgées victimes d’un accident cardiovasculaire.
C’est vraiment un des points forts de ce métier, il est très diversifié, ce qui le rend réellement intéressant.
L’orthophoniste peut travailler en cabinet, c’est d’ailleurs de le cas de presque 80 % d’entre eux, mais également en institut divers, que ce soit à l’hôpital, en maison de retraite, ou encore dans des écoles.
C’est un métier qui réclame quelques aptitudes particulières.
Il faut notamment avoir une élocution parfaite et une très bonne orthographe.
La vue doit aussi être bonne, ou au moins corrigée, tout comme l’audition qui sera contrôlée avant d’accéder au certificat de capacité d’orthophoniste.
Il faut également un très bon équilibre psychologique, un bon sens des relations humaines, une pincée de pédagogie, beaucoup de patience, et énormément de motivation et de persévérance.
Bien évidemment, comme dans toutes les autres professions de la santé, un orthophoniste doit être aussi consciencieux que possible, et surtout respectueux de la déontologie.
La rémunération d’un orthophoniste
Même si on aime ce métier, il faut tout de même qu’il nous permette de vivre confortablement.
D’autant plus qu’il s’agit d’un travail qui est parfois épuisant émotionnellement, il faut donc pouvoir se reposer parfois et prendre quelques vacances.
Les rémunérations seront toutefois différentes selon le lieu de travail. Le salaire moyen pour un orthophoniste libéral en France, et donc exerçant dans un cabinet, est de 2 300€.
Cela dit, il y a réellement une disparité importante selon les régions, et selon les cabinets. Des orthophonistes en zone rurale gagnent parfois 1 500€ environ, et d’autres en zone urbaine dépassent les 4 000€. Tout dépend bien sûr de l’activité, et du prix des honoraires pratiqués.
En exerçant dans la fonction publique, l’orthophoniste s’assure un salaire minimum, ainsi qu’une augmentation progressive au fil des ans, en gravissant les divers échelons.
Il y a des différences entre les classes, et donc on débute notre carrière entre 1450 et 1900€, et on la terminera à environ 2500€.
Les cadres de santé sont beaucoup mieux rémunérés notamment en paramédical, où on débute sa carrière à 2500€ environ, pour terminer à 3400€.
Enfin, en étant salarié dans un établissement privé (clinique, maison de retraite, institut…), l’orthophoniste sera soumis à la convention collective de son secteur d’activité.
Généralement, les orthophonistes dans le privé ont une activité mixte, et il combine donc un emploi à mi-temps en institut et le reste du temps en libéral dans leur cabinet ou à domicile.
La formation d’orthophoniste
Pour espérer devenir orthophoniste, il est nécessaire de suivre une formation en orthophonie qui se déroule sur 5 ans depuis 2013 (sur 4 ans avant 2013).
Elle donne accès à un diplôme d’État, nommé certificat de capacité d’orthophoniste. C’est un diplôme qui doit ensuite être validé par la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) afin de pouvoir exercer.
C’est une formation identique dans toutes les écoles d’orthophonie française. Il y a 3158 heures de cours théoriques, combinées à 2040 heures de stage en institut ou dans un cabinet privé.
Cette formation se décompose en deux cycles.
Le premier dure 3 ans et permet d’acquérir 180 crédits européens équivalant à un niveau licence. Il s’en suit un second cycle de 2 ans, qui permet d’atteindre le diplôme final et un niveau master.
Les matières sont très nombreuses et surtout variées pendant toute la formation.
Il y a à la fin de chaque année un examen qui permet de valider l’année en cours et de rejoindre la suivante. Tout au long du cursus scolaire, des stages sont organisés pour découvrir le métier de l’intérieur et apprendre en observant.
À la fin de la formation, le futur orthophoniste doit être capable de :
- Réaliser un bilan orthophonique et fournir un diagnostic.
- Développer une stratégie thérapeutique personnalisée pour chaque patient.
- Construire, mener et évaluer une séance d’orthophonie.
- Déchiffrer les données scientifiques et professionnelles qu’il croisera durant la pratique de son métier.
- Travailler en équipe avec d’autres professionnels de la santé.
Les écoles de formation en orthophonie
On compte 18 écoles sur tout le territoire français. Il est donc possible de tenter sa chance dans chacune d’entre elles, afin de s’offrir le maximum de chances de commencer rapidement sa formation.
Toutes les plus grandes villes de France possèdent leurs écoles, Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg ou Lille. On trouve également des établissements à Amiens, Besançon, Caen, Limoges, Nice, Poitiers, Rouen, Tours et Vandoeuvre-les-Nancy.
Conditions d’admission en école d’orthophonie
Il n’y a pas de limite d’âge pour décider de devenir orthophoniste. Il faut avoir en revanche plus de 17 ans au 31 décembre de la première année d’études.
On doit, soit être titulaire d’un baccalauréat, soit posséder un titre étranger équivalant. Un ESEU ou un DAEU sont également suffisants.
Un étudiant de terminale peut décider de passer le concours, en revanche il ne pourra intégrer l’école que s’il obtient son baccalauréat. Dans le cas contraire, il devra repasser le concours l’année suivante, une fois le baccalauréat en poche.
Il faut télécharger le dossier d’inscription sur le site de l’école, ou se déplacer dans les bureaux de cette dernière.
Dans certaines écoles, une lettre de motivation doit être rédigée pour pouvoir passer le concours. Les dates et les frais d’inscription sont différents dans chaque établissement, en moyenne l’inscription au concours coûte 80€.
Prépa orthophoniste
Avant de rejoindre une formation et d’entrée dans une école, il faut passer un concours d’entrée.
C’est un concours qui est différent dans toutes les écoles en France. Il est également particulièrement sélectif, puisque seulement 5 à 10 % des candidats sont finalement admis.
Il est donc important de bien le préparer et de mettre toutes les chances de son côté pour réussir.
C’est ici que l’école de préparation au concours d’orthophoniste fait son apparition. On trouve des établissements publics gratuits, mais peu nombreux, et d’autres privés, plus faciles à intégrer mais également beaucoup plus chers.
Bien sûr, une classe de prépa n’est pas obligatoire, mais le taux de réussite au concours est bien plus élevé que lorsqu’on travaille seul chez-soi.
En effet, en prépa on découvre de nombreux outils de travail efficaces, et surtout on a un cadre d’étude bien plus adapté que le bureau de notre chambre et toutes les tentations qui forcément nous déconcentrent (TV, Facebook, smartphone…).
Il s’agit également d’un concours et pas d’un examen, il faut donc se confronter aux autres pour connaître son niveau.
Dans une classe de prépa, l’étudiant n’est pas seul et il peut alors déjà s’évaluer par rapport aux autres élèves. Il faut faire partie des meilleurs, et la prépa permet de préparer la compétition.
Une classe de prépa est un investissement personnel et financier, mais c’est réellement la meilleure solution pour préparer correctement son concours d’entrée.
Aides pour réussir le concours d’entrée en orthophonie
Vous l’aurez compris, le concours d’entrée n’est pas une mince affaire, mais il est pourtant primordial pour espérer devenir un jour orthophoniste.
Si la classe de prépa nous aidera à faire une grosse partie du travail, il faudra également s’investir personnellement afin de faire la différence.
Le premier conseil est de s’inscrire dans plusieurs écoles et de passer plusieurs concours.
Il y a 3 saisons pour les concours, et il est donc possible d’en passer entre 5 et 8 par an.
Vous vous offrez ainsi beaucoup plus de chances de réussite, et surtout vous vous laissez une certaine marge d’erreur.
Il est possible de louper un écrit lorsqu’on a bien étudié, mais il est impossible d’en louper 5.
Ensuite, il faudra bien préparer les épreuves. Pour cela, on étudie généralement les annales, ainsi que des documents de préparation au concours.
Il est important de se construire un dictionnaire, et de commencer à parler le langage des orthophonistes. Noter tous les termes nouveaux, et retenez les définitions.
Plus vous lirez d’annales et de documents de préparation au concours, et plus vous serez habitué aux intitulés et au sujet.
Enfin, pour les oraux, une visite chez un ou plusieurs orthophonistes de votre région sera toujours bénéfique.
Il faut vous familiariser au maximum avec ce métier pour répondre le plus simplement et efficacement aux questions qui vous seront posées.
Le concours d’orthophoniste
Comme précisé plus, le concours est différent d’un établissement à un autre. Cela dit, les épreuves se ressemblent toujours un peu et ce sera toujours un concours en deux étapes.
L’écrit
Le candidat est interrogé sur le français en priorité. L’orthographe, la grammaire, mais aussi la lexicologie doivent être parfaites. On trouve des dictées, des corrections de dictées, des QCM, ou encore des textes à trous.
Après le français, c’est la culture générale qui est testée. Viennent ensuite des épreuves de biologie, de culture scientifique ou même de mathématique. Il faut être polyvalent et s’en sortir brillamment dans tous les domaines.
L’oral
On accède à l’oral, à la seule condition que l’écrit ait été validé.
Ici encore, les tests seront vraiment différents d’une école à l’autre, mais le candidat est interrogé en présence d’au moins un orthophoniste, parfois d’un psychologue, et d’un représentant de l’école en question.
L’élocution du candidat sera contrôlée, mais également son comportement et sa stabilité psychologique.
Selon les établissements, il peut y avoir une dictée supplémentaire, ainsi que des tests d’aptitude.
Financement de la formation d’orthophonie
Les études pour devenir orthophoniste sont réellement très chères. Il faut compter entre 75 000 et 80 000€ pour les 5 ans de formation, en prenant en compte tous les frais.
C’est bien sûr une moyenne, celui qui habite à proximité de l’école aura forcément moins de frais que celui qui doit déménager loin de chez lui pour étudier.
Juste les frais d’inscription et les déplacements pour se rendre à plusieurs concours, une fois pour l’écrit, puis une fois à l’oral peuvent dépasser les 7 000€. C’est donc un réel investissement.
Heureusement plusieurs organismes peuvent aider les futurs étudiants à réaliser leur projet professionnel. Ainsi, vous pouvez demander des aides aux organismes suivants :
- Des bourses d’études seront accordées en fonction du revenu des parents
- Le conseil régional ou le conseil général peuvent apporter un soutient
- La DRASS
- l’AFR (allocation de formation professionnelle) pour les étudiants, mais aussi pour les reconversions
- La mission locale, pour les personnes âgées de moins de 26 ans, plutôt pour la reconversion
- le Fongécif qui ne prendra en charge que les deux premiers semestres
- Pôle emploi pour les chômeurs de longue durée souhaitant une réinsertion professionnelle et regroupant les conditions d’entrée